Si vous voulez donner des sueurs froides à un promoteur immobilier, il vous suffit de prononcer les mots « recherche archéologique ». Toutefois, ces recherches obligatoires et souvent coûteuses présentent également des avantages, notamment en ce qui concerne la communication. En effet, il n’est pas rare de tomber sur des histoires étonnantes lors des fouilles. Des histoires qui captivent non seulement la presse, mais aussi les riverains. Ou comment renforcer l’adhésion à votre projet en communiquant sur les recherches archéologiques.

« J’espère au moins qu’ils retrouveront le sac à main de ma grand-mère. » Il y a quelques années, l’ancien bourgmestre de Louvain, Louis Tobback, n’avait pas caché son mécontentement lorsqu’il s’était avéré qu’une recherche archéologique obligatoire était nécessaire lors de la réfection de la Fochplein. Une perte inutile de temps et d’argent, pensait-il. Et cette image négative est malheureusement restée.

Des histoires qui captivent tout un quartier

Toutefois, ce type de recherches peut également présenter des avantages pour un promoteur. Surtout en ce qui concerne la communication. En effet, les découvertes faites sur un chantier révèlent souvent des faits historiques particuliers qui peuvent captiver tout un quartier. Une excellente occasion d’y associer votre propre histoire d’une façon pertinente, et d’attirer ainsi l’attention sur votre nouveau projet.

Ainsi, un simple dé et un squelette vieux de plusieurs centaines d’années ont récemment été mis au jour sur le site d’un nouveau projet immobilier à Bruges. Cette découverte était entourée de mystères, et a soulevé beaucoup d’interrogations, tant pour le promoteur que pour l’archéologue. De telles histoires peuvent captiver un journaliste ainsi qu’un quartier. L’histoire a pris de l’ampleur, et a permis à VDD, le promoteur, de montrer immédiatement au grand public qu’il 1) agissait toujours dans le respect de l’environnement et du quartier, 2) allait construire un magnifique nouveau projet, et 3) remettrait la découverte à la ville, et donc à tous les Brugeois. Un bel exemple de gestion de la réputation.

Respect du quartier

L’exemple de Bruges n’est qu’une histoire parmi d’autres histoires passionnantes potentielles, affirmait Jeroen Vanden Borre, gérant de BAAC, lors d’une interview. Son bureau archéologique indépendant met régulièrement au jour de belles découvertes : des outils en pierre datant de la préhistoire jusqu’aux avions de guerre, en passant par un cimetière médiéval. Chacune de ces découvertes – si vous adoptez la bonne approche – vous permet de raconter de belles histoires, des histoires vraies, qui augmentent l’adhésion à votre projet. « Vous écrivez en effet une histoire locale jusque là inconnue, tout en témoignant du respect pour le quartier et son passé », explique Vanden Borre.

Prime flamande pour la communication

Le ministre flamand du Logement et du Patrimoine immobilier, Matthias Diependaele, pense également que les résultats de ces fouilles peuvent nous en apprendre beaucoup plus. En octobre, lors d’une réunion en commission au Parlement flamand, il a annoncé qu’il travaillait sur l’octroi d’une petite prime pour sensibiliser les propriétaires privés. À suivre.